asut-Bulletin
Ohne Vernetzung keine Mobilität
Ausgabe
04/2023
Penser en réseau pour développer la mobilité du futur

Par Jürg Röthlisberger, ASTRA

L’avenir de la mobilité, des villes et des agglomérations devra être intelligent et décarboné. Notre objectif est d’exploiter sans tarder les potentiels des mégatendances que sont la décarbonation et l’automatisation. Ainsi, la mobilité deviendra encore plus adaptable, plus sûre et toujours largement accessible.

Les débats autour de la mobilité sont souvent houleux. Les participants à la mobilité sont classés en groupes fixes tels que les «automobilistes», les «cyclistes» ou les «usagers des transports publics». Cela suggère qu’il existerait des groupes de mobilité totalement séparés les uns des autres. Pourtant, la réalité vécue est toute autre: la très grande majorité d’entre nous combine sciemment et de manière assez opportuniste différentes formes de mobilité. Nous nous déplaçons parfois à pied, parfois en vélo, parfois en voiture et parfois avec les transports publics. Cette tendance va continuer à s’accentuer à l’avenir, notamment en raison de la conduite automatisée. La mobilité du futur nécessite donc une réflexion et une action globales.

Une première étape consiste à ne plus assimiler les modes de transport routier et ferroviaire à des formes de mobilité. Il nous sera ainsi possible de rejeter la catégorisation de ce qui est supposé être une bonne ou une mauvaise circulation. En effet, aujourd’hui déjà, non seulement les voitures, mais aussi l’ensemble des déplacements à pied et à vélo ainsi que plus d’un quart des transports publics et 80% du transport intérieur de marchandises circulent sur les routes. Les véhicules automatisés recèlent, en outre, la promesse de nouvelles formes de mobilité, comme par exemple le «transport public individuel» ou le «transport individuel public». Celles-ci rendront le trafic plus efficace, économique et largement accessible.

Mais les futures formes de mobilité nécessitent également une infrastructure qui fonctionne. Les autoroutes, les voies ferrées et les autres réseaux routiers continueront à relier les régions de Suisse, à desservir et à désengorger les villes et les villages ainsi qu’à relier la Suisse aux pays voisins. Il est donc impératif que nous maintenions les infrastructures de transport existantes en état et que nous les préparions aux futurs défis.

En tant qu’exploitant des routes nationales, nous misons sur une stratégie duale. D’une part, nous voulons mieux utiliser l’espace routier existant aux heures de pointe via la gestion du trafic. Cela se fait, par exemple, par l’harmonisation de la vitesse ou par le dosage du trafic à l’entrée des autoroutes. Cependant, l’efficacité de ces outils est limitée. Nous devons donc aussi impérativement développer ponctuellement le réseau des routes nationales, comme l’ont décidé le Parlement et le Conseil fédéral. Cela ne se traduit pas seulement par une meilleure fluidité du trafic et une réduction du trafic d’évitement. L’extension augmente notamment la résilience, par exemple la capacité d’entretien, du réseau autoroutier. Sans aménagements et extensions ciblés et ponctuels des réseaux à haute performance, et cela vaut pour la route comme pour le rail, nous imposerions aux générations futures d’importantes restrictions de leur mobilité. Et le renoncement à la mobilité n’est pas une volonté politique ni sociale.

La stratégie duale, c’est-à-dire développer une chose sans en abandonner une autre, nous semble être la bonne solution. Il en va de même pour l’exploitation rapide des potentiels technologiques ainsi que la réflexion et l’action sur les formes de mobilité plutôt que sur les modes de transport. Pour que nous puissions continuer à être mobiles: de manière adaptée, sûre, accessible et abordable.

Jürg Röthlisberger

Jürg Röthlisberger est directeur de l’Office fédéral des routes (ASTRA) depuis le début de 2015. 

Artikel teilen: Penser en réseau pour développer la mobilité du futur