Le terme de la durabilité est aujourd’hui un véritable slogan tellement il est utilisé de manière inflationniste. Voire pire: une promesse en l’air. C’est dommage. En effet, la durabilité est synonyme d’espoir. L’espoir de pouvoir emprunter un chemin accessible, de gérer les ressources de notre planète de façon à ne pas mettre en péril les fondements de notre existence et ceux des futures générations. Et c’est justement là que les TIC peuvent fournir une contribution énorme en tant que technologie transversale pénétrant tous les domaines de la vie.
Au niveau des objectifs climatiques et de la protection de l’environnement, le secteur des télécommunications assume une double obligation. En premier lieu, il doit s’assurer que la technologique de communication soit la plus économe, écologique et pauvre en rayonnement que possible tout au long de son cycle de vie, c’est-à-dire du développement et de la production, en passant par l’exploitation à l’élimination et la réutilisation des matériaux individuels. Deuxièmement, elle doit contribuer à rendre les autres domaines d’infrastructures de base et économiques les plus écologiques possible. Cela s’applique aux transports tout comme au secteur de l’énergie, à l’agriculture, à la gestion des eaux usées et des déchets ou à l’industrie et au commerce.
Les deux objectifs sont réalistes. Pour atteindre le premier, nous avons besoin de centres de recherche efficaces en énergie. Avec le soutien de l’asut, une campagne en ce sens a été lancée et est en cours dans le cadre du programme national SuisseEnergie. Il est tout aussi important de garantir une infrastructure de réseau qui préserve les ressources. Les sites d’antennes doivent être davantage exploités à l’énergie renouvelable. Au niveau de la téléphonie mobile, il est temps que la 5G remplace la technologie actuelle. Non seulement au nom de l’efficacité énergétique qui est 10 fois meilleure avec le nouveau standard. Mais notamment parce que la puissance de transmission et la réception s’accordent de manière optimale grâce aux antennes adaptatives, ce qui minimise les effets du rayonnement mobile.
Le mot-clé du deuxième objectif est le suivant: capteurs. Dans tous les systèmes, processus et infrastructures imaginables, les capteurs offrent des possibilités énormes pour améliorer l’efficacité, pour mieux gérer les ressources et encourager une économie à faible teneur en carbone et plus durable. Par exemple grâce à une fertilisation ciblée dans l’agriculture, une surveillance en temps réel des chaînes logistiques dans le commerce, une maintenance préventive des machines et installations ou une commande intelligente du chauffage, du refroidissement et de l’ombrage des bâtiments. Les capteurs dans la nature permettent quant à eux de saisir avec précision des changements comme la fonte des glaciers, les changements sur les pentes sommitales, les quantités d’eau d’écoulement, la diminution des populations animales et d’en tirer des conclusions pour protéger le paysage, la biodiversité et les infrastructures.
Certains estimeront que le fait de garantir une bonne communication orientée sur les besoins ou de mettre en réseau des milliards de choses, est un signe de consommation excessive et de croissance à tout prix. Mais cela n’est pas correct. Si la 5G révolutionne par exemple la télévision en direct, cela ne signifie pas uniquement que les compétitions des Jeux olympiques de la jeunesse sont diffusées de manière hyper-rapide dans tous les ménages suisses. Sur place, cela signifie également: moins de matériaux, finis les câbles qui s’emmêlent et les véhicules de transmission sur le terrain et les pistes de ski. Quelques caméras de téléphone mobile suffiront. C’est est plus rapide, moins cher – et plus écologique.
La technologie de réseau est toujours une technologie verte lorsqu’elle n’est pas une fin en soi. Il revient à notre branche de veiller à ce que l’échelle avec laquelle nous mesurons l’innovation dans les TIC soit et demeure durable.
